[Retro Giro] : Wouter Weylandt, héros sacrifié sur les routes Italiennes

Les héros meurent jeunes. Le vélo est un sport cruel et des événements se chargent de rappeler à quiconque qu'il peut prendre une tournure dramatique. Le Belge Wouter Weylandt avait 27 ans. L'ex-coureur de la Quick-Step, transfuge cette année-là à la Leopard Trek, participe à son 2e giro en 2011. Une épreuve où il a brillé l'année précédente en y remportant la 3e étape. C'est loin d'être le seul succès de celui qui était considéré comme un vrai espoir dans son pays, qui n'est pas le dernier à sortir des champions cyclistes.

Cette troisième étape si heureuse en 2010, va se transformer en vrai drame l'année suivante. C'est une étape nerveuse mais destinée aux sprinters. Il y a juste cette petite montée du Passo del Bocco et cette descente. Et dans cette descente un muret ! Wouter Weylandt va percuter avec sa pédale, la chute est inévitable. Et fatale. Car le Belge n'aura pas cette chance comme beaucoup de ses collègues. Sa tête heurte le muret, offrant cette image horrible qui restera sans nul doute dans la tête de tous ceux qui ont regardé cette funeste étape. Il décède de ses blessures moins d'une heure plus tard. Au fond, peut-être la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Une vie cloué dans un lit d’hôpital n'aurait pas été enviable, surtout pour un sportif de haut niveau. Le choc dans la caravane du Giro. Un accident dramatique. Un mort évitable. Le cyclisme perdait un sacré coursier, vainqueur d'étape sur la Vuelta, 3e de Gand-Wevelgem. Il avait perdu un ami deux ans plus tot, sur chute lors du Tour du Qatar. Destin cruel...

Wouter Weylandt est mort dans d'horribles circonstances. Sa mort n'est pas la première ni la dernière de l'histoire de la petite reine et nous rappelle que tout peut s'arrêter d'un coup. Un monde qui lui rendra hommage et le Giro neutralisera la 4e étape pour lui rendre hommage. Avec la Leopard et son meilleur ami Tyler Farrar qui franchiront symboliquement la ligne d'arrivée en tête. Ce même Tyler Farrar qui signera d'un double "W" sa victoire d'étape sur le Tour de France. Une victoire hautement symbolique à fort accent d'émotion. L'hommage d'un ami ! 

Pour beaucoup, ceux qui n'ont pas connu directement l'horreur de la mort de Fabio Casartelli, c'est le choc qui rappelle une douloureuse réalité. Les lourdes chutes ne sont plus vues de la même façon. On pense immédiatement à celles d'Annemick Van Vleuten sur les JO 2016, son dos retombant sur le muret, où encore celle de William Bonnet sur le Tour 2015. Eux s'en sont sortis indemnes et continuent leur carrière. Wouter Weylandt n'aura pas cette chance. Cela fera comme une certaine prise de conscience de la part des coureurs mais aussi des organisateurs qui évitent de plus en plus des parcours trop dangereux. Cette année-là, initialement prévu, le Monte Crostis et sa descente hyper périlleuse sera supprimée. Le débat existe encore aujourd'hui sur la dangerosité de certains passages de courses, à l'époque ou des organisateurs esaient d'innover (chemins de terre dans Paris-Tours ou la Vuelta). Le spectacle oui, mais pas au détriment des vies de ces forçats de la route ! 

De notre côté, on espère ne plus avoir à vous compter pareil histoire.

Etienne GOURSAUD

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